A Florence, la basilique Santa Maria Novella est l’église des dominicains, bâtie en forme de croix latine et orientée vers le sud. Edifiée au cours des 13ème et 14ème siècles sur l’emplacement d’un petit oratoire dominicain, elle ne sera dotée de sa façade en marbre blanc et vert qu’en 1470 dans ce style typique de la Renaissance florentine. Elle sera intérieurement modifiée par Giorgio Vasari à partir de 1565 (suppression de l’enceinte du choeur et reprise des autels latéraux) ; elle sera consacrée «basilique mineure» en 1919 par le pape Benoît XV.
Sa nef centrale, longue de 99 m et large de 28 m, met en valeur les croisées d’ogive à arcs brisés soulignées par l’alternance de peinture blanche et noire.
Sur la nef latérale gauche, la Sainte-Trinité, peinte par Masaccio entre 1425 et 1427, est remarquable pour la perspective et les proportions qu’elle restitue quant à la voûte en berceau. En pleine restauration, elle était visible sur une reproduction sur bâche attenante.
A la croisée du transept et de la nef centrale est ré-accroché, après 12 années de restauration, le crucifix peint par Giotto.
La basilique accueille plusieurs chapelles et cloîtres.
La chapelle Tornabuoni
C’est la Cappella Maggiore de l’église, située dans l’abside ; son nom est celui de l’un des mécènes florentins. Les fresques, peintes par Domineco Ghirlandaio (dont l’un des élèves sur ce site était le jeune Michel-Ange alors âgé de 13 ans), entourent le maître-autel ; celui-ci a été légèrement déplacé en 1861 et empêche désormais d’avoir le recul nécessaire à sa vision globale, outre les travaux en cours obstruent le pan le plus important d’une des fresques.
Son mur de gauche relate (de gauche à droite, de bas en haut) l’expulsion de Joachim du temple, la nativité de Marie (masquée par une bâche), la présentation de Marie au temple, le mariage de Marie, la nativité de Jésus et l’adoration des mages (presque entièrement perdue), le massacre des innocents (très endommagée), la dormition et l’assomption de la Vierge.
Son mur de droite représente (de droite à gauche, de bas en haut) l’apparition de l’ange à Zacharie, la visitation, la naissance de Jean, Zacharie lui donne le nom de Jean, la prédication de Saint-Jean, le baptême du Christ par Saint-Jean, le banquet d’Hérode.
Son mur du fond relate, au-dessus des vitraux réalisés par Agolanti sur des dessins de Ghirlandio, le couronnement de la Vierge.
La voûte de la chapelle laisse apparaître (dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de midi) Saint-Marc, Saint-Luc, Saint-Jean et Saint-Matthieu.
La chapelle Filippo Strozzi
Elle porte le nom du banquier florentin Filippo Strozzi, dit l’ancien, qui en a financé le décorum. Elle est dédiée à Saint-Jean l’Evangéliste. Elle accueille les fresques de Filippino Lippi racontant des épisodes de la vie de Saint-Jean (notamment son martyre) mais également de Saint-Philippe (notamment lui chassant le dragon de Hiérapolis, et sa crucifixion) tandis que Adam, Noé, Abraham et Jacob sont représentés dans la voûte.
La chapelle Bardi
Dédiée à Grégoire 1er, évêque de Rome en 590 ; celui-ci est reconnu comme Docteur de l’Eglise, tant par l’Eglise catholique que l’Eglise orthodoxe, en raison de l’importance de ses travaux théologiques ; c’est en son honneur que les chants liturgiques développés sous le règle de Charlemagne sont appelés « grégoriens » alors qu’il n’en a pas la paternité.
La chapelle Gondi
Elle accueille le Christ en croix sculpté par Brunelleschi. L’expression de calme qui ressort de son visage et la nudité intégrale du corps dépourvu de sexe, en font un Christ hors du commun.
La chapelle Strozzi de Mantoue
Chapelle nommée Strozzi de Mantoue afin de la différencier des différentes branches de la famille Strozzi. Cette chapelle est dédiée à Thomas d’Aquin. Ses fresques représentent les royaumes des cieux (le paradis, le jugement dernier, l’enfer) en s’inspirant de la Divine Comédie de Dante. Le polyptyque déposé sur l’autel montre le Christ rédempteur remettant les clés à Saint-Pierre ainsi qu’un livret à Thomas d’Aquin en présence de la Vierge et d’autres saints.
Le cloître vert
Il est décoré par de nombreuses fresques d’Ucello racontant notamment la Génèse et des scènes de la vie d’Abraham et de Jacob. Sa qualification de « vert » tient à ce qu’Ucello a très largement fait appel à cette couleur.
La chapelle des Espagnols
Il s’agit de la salle capitulaire jouxtant le cloître vert, mais ce nom lui a été ultérieurement donné lorsque Eleonore de Tolède, venue s’installer à Florence après son mariage avec Cosme 1er, en a fait avec sa communauté son lieu de prière. Les fresques illustrent la Passion du Christ et sa résurrection. La voûte (dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de midi) représente la Résurrection, la Pentecôte, l’Ascension et la Navicella de Saint-Pierre. Les tombes au sol sont celles de nobles espagnols.
Le grand cloître
Sa superficie, ses 56 arcs en plein ceintre, ses murs et ses voûtes accueillant des portraits de moines dominicains et des fresques, témoignent de l’importance de l’ordre dominicain à Florence. Les fresques portent notamment sur les Histoires du Christ, des saints dominicains, de Jésus et de Thomas d’Aquin.
Le cloître de la mort
Il s’agit d’un ancien cimetière auquel ont été adjoints des tombeaux retrouvés lors de fouilles sous le transept de la basilique.



























