Venise

 

 

Cité lacustre, capitale régionale de la Vénétie au nord-est de l’Italie, Venise déroule son histoire économique, politique et artistique depuis le 6ème siècle.

 

Au 2ème siècle, à 11 km de l’actuelle Venise, prospère le port d’Altinum alors sous domination romaine. Afin de se protéger des invasions des 5ème et 6ème siècles (Huns, Slaves, Lombards), les habitants décident de se réfugier dans la lagune, impraticable aux chevaux des envahisseurs. Ils choisissent un terrain qu’ils clôturent de pieux de bois afin de l’assécher ; une fois le sol nivelé et stabilisé, la construction de la ville peut commencer et s’agrandir au fil des siècles en agrégeant progressivement les îlots avoisinants.

Face aux nombreux incendies des bâtiments en bois, les ingénieurs médiévaux décident alors de construire en pierre ; mais le sol meuble les oblige alors à aller chercher en profondeur la couche argileuse dure et stable, dite « Caranto », située entre 3 et 9 m. La construction sur pilotis de bois peut alors débuter, avec un nombre de pieux choisi en fonction du poids de la construction à ériger. Sur le dessus de ces pieux sont fixées une première couche de soutènement en bois sur laquelle est posée une seconde couche de pierres d’Istrie (située actuellement en Croatie), pierre calcaire faiblement poreuse et hautement résistante à la pression. Elle sera particulièrement utilisée tant pour les constructions (bâtiments, ponts…) que pour les œuvres d’art (colonnes représentant le lion de Saint-Marc et Saint-Théodore…).

Aujourd’hui, la vieille ville de Venise est bâtie sur 118 îlots reliés par plus de 400 ponts enjambant plus de 160 canaux. Elle s’appuie sur plus d’un million de pilotis en bois de mélèze, de chêne et d’aulne, mais reste menacée tant par son affaissement que par les assauts de la mer (montée générale du niveau de la mer et phénomènes météorologiques extrêmes dus au réchauffement climatique mondial conjugués aux effets de ses marées dont la célèbre acqua alta). La détérioration de la vieille ville est également la conséquence du tourisme de masse au point que l’Unesco recommande de la placer sur sa liste du patrimoine mondial en péril.

 

Prises à partir du campanile de la basilique abbatiale San Giorgio Maggiore, sur son îlot du même nom au sud de Venise, la première photo montre la ville historique se situant entre le canal Saint-Marc au premier plan et sa lagune à l’horizon ; la seconde montre l’abbatiale au premier plan, ainsi qu’au-delà l’île de la Giudecca, la plus grande de la lagune, avec l’église des Zitelle (consacrée à la présentation de la Vierge) et plus loin celle du Rédempteur (consacrée au Christ rédempteur). A l’entrée de la basilique trônait l’oeuvre temporaire de Heinz Mack, « The sky over nine columns », érigée à l’occasion d’une biennale d’art contemporain.

 

 

 

Du haut du campanile de la place Saint-Marc, on aperçoit sur la première photo : au premier plan de gauche à droite le palais des doges, au centre la piazzetta (« petite place », qui accueille 2 colonnes portant l’une le lion ailé symbolisant Saint-Marc, l’autre représentant Saint-Théodore premier patron de Venise), et à droite la Libreria Vecchia (bibliothèque) érigée au 16ème siècle ; au second plan au centre se trouve l’île San Giorgio Maggiore et, à sa droite, la pointe nord-est l’île de la Giudecca et son église des Zitelle. La seconde photo représente l’exacte vue inverse. Enfin, la piazzetta ne serait pas la piazzetta sans les troisième et quatrième photos qui font partie des incontournables gondoles et mannequins à photographier tôt le matin.

 

 

 

 

 

La place Saint-Marc est enchâssée au sein des « Procuraties » : les plus anciennes (première photo), à droite du musée Correr, datent du début du 16ème siècle, celles qui leur font face (à gauche du musée) datent du 17ème siècle, elles accueillaient les procurateurs en charge de la gestion de la basilique ; le musée Corer est hébergé par un nouveau bâtiment construit à la demande de Napoléon qui avait souhaité parachever la fermeture de la place Saint-Marc. Toujours à partir du campanile de la place, on aperçoit (deuxième photo) le coeur historique de Venise et, à droite dans le prolongement des « Procuraties », la Tour de l’Horloge. La troisième photo nous montre la Punta Della Dogana, à la jonction du canal de la Giudecca ouvert sur le grand large et du grand canal rejoignant le Rialto, coeur commercial de Venise ; c’est à cette pointe que se trouve la Dogana da mar (sorte de bureau de Douane) au sommet de laquelle la déesse Fortunae (quatrième photo), munie de son gouvernail servant de girouette, vient porter chance aux navigateurs.

 

 

 

 

Venise se visite évidemment aussi la nuit.  Le pont du Rialto (première photo) bâti en 1588 en pierre, à l’endroit le plus étroit du grand canal en remplacement d’un ancien pont en bois, avec ses deux rangées de boutiques ; celles-ci s’ouvrent aux passants sur l’allée centrale, les deux passages extérieurs étant destinés à leur approvisionnement par leur porte arrière. La marée haute atteint le seuil du musée d’histoire naturelle (deuxième photo). La nuit confère une toute autre ambiance à la Punta Della Dogana (troisième photo). Enfin, après avoir traversé la place Saint-Marc et être passé devant la basilique du même nom, on découvre le Lion de Saint-Marc au-dessus de la porte d’entrée du palais des Doges.

 

 

 

 

 

Les trois grands salons de thé de la place Saint-Marc accueillent des concerts jusque tard dans la nuit, parfois surpris par la marée haute ; l’accordement des pianos fait partie des nombreuses activités de la cité très tôt le matin avant l’arrivée des premiers touristes.

 

 

Le palais des doges (9ème siècle) est représentatif du faste de la République de Venise, car transformé au gré des « modes » architecturales (byzantine puis gothique). Extérieurement, il (d)étonne par une partie supérieure massive prenant appui sur un double niveau de fines arcades, une dentelle gothique de trèfles les délimitant. Intérieurement, le palais accueille, outre les appartements du doge, de nombreuses salles où s’exerçait et se représentait le pouvoir vénitien. La deuxième photo montre la salle du Grand Conseil, avec son plafond à caissons en bois sculpté et doré et notamment, sur le mur du fond, la représentation que Le Tintoret se faisait au 16ème siècle du « Paradis ». La troisième photo montre la salle du Collège dont le trône est surplombé par une toile de Véronèse en souvenir de la bataille de Lépante, avec Jésus au milieu d’une gloire d’anges.

 

 

 

Lieu du pouvoir judiciaire, le palais des doges possède sa propre prison ; les condamnés la rejoignaient aussitôt en empruntant l’un des deux couloirs du Pont des Soupirs (l’un pour l’entrée, l’autre pour la sortie, dit-on), en regardant une dernière fois Venise avant longtemps au travers de deux fenêtres à peine ajourées, avant d’être jetés aux cachots. Tel fut le sort de Casanova jusqu’à ce qu’il put s’en évader.

 

 

 

 

Photo ratée de l’extérieur la basilique Saint-Marc qui a été construite à compter de la fin du 11ème siècle, afin d’y accueillir les reliques de l’évangéliste. Elle n’est que marbres, mosaïques et ornementations dorées afin d’évoquer l’histoire de la chrétienté et de Saint-Marc, en charge de la protection de la ville. Symbole de la puissance vénitienne, elle accueillait l’intronisation du doge (gouverneur regroupant les fonctions législative exécutive et judiciaire) et la réception des plus hautes personnalités. Parfois fermée et interdite aux photographes.

 

 

Tous les transports passent par les canaux qui sillonnent la ville et sous les ponts qui relient ses quartiers. Les bateaux de croisière pilotés par deux remorqueurs à la proue et à la poupe indispensables à leurs manoeuvres dans un espace aussi réduit, ne peuvent plus s’approcher de la Sérénissime depuis le 1er août 2021 ; ils doivent directement rallier le port industriel de Marghera sur le continent, juste en vis-à-vis de Venise, avec vue imprenable sur ses installations « Seveso seuil haut » (port à chimies, port à pétrole et raffinerie, port à charbon, port à conteneurs…).

 

 

 

Une fois les petits bateaux de fret amarrés, toute livraison se fait par chariot, brouette ou à dos d’homme ; la chaîne du froid alimentaire est respectée. Au-delà du fret, les services publics ne font pas exception, sans même parler des vaporetti. Même le vieux corbillard est toujours là.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Fenice (le phénix) est le théâtre mythique de Venise. Construit au 18ème siècle et reconstruit par trois fois à la suite d’incendies, il a été restauré dans son style originel. Il se caractérise par une construction de loges sur 5 étages, avec un emploi surabondant de bois doré et de velours rouge. Il a accueilli les plus grands opéras italiens, mais également des concerts, des ballets et des pièces de théâtre. Il fait partie des trois grands théâtres italiens avec Milan et Naples. Mais ce sont également des salles de concerts adjacentes où les répétitions, ici d’un concerto de Vivaldi, se font en toute décontraction sur des instruments d’époque.

 

 

 

 

 

 

Mais Venise, c’est aussi sa lagune et ses îles. Lorsqu’on manque de temps, une journée permet de découvrir trop rapidement Torcello (qui a accueilli les premiers habitants voulant se protéger des invasions jusqu’au 9ème siècle, avant que Venise ne prenne toute son importance), Murano (qui s’était spécialisée dès le 13ème siècle dans la production de verre de qualité afin d’éviter à Venise tout risque d’incendie, et qui accueille aujourd’hui nombre d’artisans et artistes verriers) et Burano (davantage orientée vers la pêche, ce qui expliquerait, dit-on, les couleurs différentes des maisons pour permettre aux pêcheurs de reconnaître la leur dans le brouillard).

 

Murano =>

 

 

Burano =>

L’île s’annonce par le clocher penché de l’église Saint-Martin.

 

 

 

 

 

 

 

 

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