Le jubé est un élément pédagogique d’un édifice religieux catholique ; il constitue une séparation entre le choeur et la nef, autrement dit entre le sacré et l’homme. Il est souvent ajouré pour permettre aux fidèles d’entrapercevoir les offices ; il accueille en principe une poutre de gloire consacrée à la passion du Christ tandis que ses sculptures évoquent généralement les Evangiles ; certains ménagent à son sommet une tribune pour permettre la prédication en direction des fidèles ; il est peint ou non.
Sa richesse dépendait des deniers de l’Eglise mais surtout des donateurs, riches propriétaires ou industriels locaux, qui entendaient ainsi démontrer leur puissance économique et leur réussite sociale, en surenchérissant parfois sur la décoration des chapelles voisines. Le travail de sculpture et de peinture sur bois qui nous parvient aujourd’hui témoigne du savoir-faire des artisans de l’époque qui visaient à transmettre les valeurs de l’Eglise aux habitants des hameaux avoisinants, à la demande de leurs commanditaires.
Celui de la chapelle dédiée à Saint-Fiacre (saint guérisseur et patron des jardiniers), érigée au 15ème siècle sur la commune de Le Faouët (Morbihan – France), évoque des préoccupations diverses : côté choeur, ses sculptures présentent des scènes de la vie quotidienne et évoque les pêchés capitaux ; côté nef , il présente le Christ et la foi. Le tout bien entendu dans le langage imagé de l’époque. En voici un petit aperçu.
La chapelle, avec son clocher et ses deux tourelles, au lever du jour et à midi.


Le jubé côté nef (ouest), avec la statue du Christ sur la croix ainsi qu’un détail du jubé évoquant Adam et Eve chassés du paradis.




Le choeur.

Le jubé côté choeur (est), avec une interprétation locale du péché de gourmandise (au sens de gloutonnerie), montrant un homme vomissant un renard écorché (au moyen-âge, « écorcher le renard » signifiait vomir pour avoir trop bu), représentation que l’on retrouve sur l’un des contreforts sud de la chapelle.



La chapelle Saint-Fiacre au crépuscule.
